Heidegger, les ténèbres du carnet

Heidegger, les ténèbres du carnet

Lundi, Mai 4, 2020

Les Black Notebooks du philosophe allemand offrent un accès brut, parfois dérangeant, à sa pensée la plus intime, entre méditation métaphysique et dérives historiques.

Peu d’écrits philosophiques suscitent autant de fascination que les Black Notebooks de Martin Heidegger. Entre 1931 et 1970, il y consigne, dans une série de carnets personnels, des réflexions profondes sur l’Être, la technique, la vérité, mais aussi des passages plus ambigus, parfois empreints de considérations politiques controversées.

Ces carnets ne sont ni des brouillons ni des journaux intimes classiques. Ce sont des carnets d’atelier ontologique, où le philosophe creuse l’obscur, ressasse ses intuitions fondamentales, et tente d’approcher ce qui ne peut se dire clairement. On y sent la solitude intellectuelle, le combat intérieur avec la langue, et parfois les failles.

S’ils éclairent certaines intuitions majeures de son œuvre, ils exposent aussi des zones troubles — une pensée parfois enfermée sur elle-même, qui soulève encore aujourd’hui questions, malaises et lectures critiques.

Les Black Notebooks sont donc à lire comme un territoire brut, sans filtre : celui d’un penseur qui, en cherchant à penser l’origine, a aussi rencontré ses propres ombres.

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