
On connaît Flaubert pour ses phrases ciselées, ses héroïnes tragiques, son obsession de la justesse. On le lit dans les livres. Mais on le découvre vraiment dans ses carnets de travail.
Flaubert y note ce qu’il observe, ce qu’il lit, ce qui l’indigne. Il rature, recommence, teste une virgule. Il cherche à faire tenir la langue debout. Entre les silences, on lit l’exigence presque douloureuse de celui qui voulait "écrire une phrase comme on sculpte une statue".

Lire ses carnets, c’est entrer dans l’atelier d’un écrivain qui doute, qui travaille à la main et au corps. C’est découvrir que derrière la pureté de Madame Bovary, il y a des pages froissées, des exclamations rageuses, des listes de mots à apprivoiser.
Aujourd’hui, on parle beaucoup de productivité, d’efficacité, de résultats. Les Carnets de travail de Flaubert nous rappellent qu’un autre rapport au travail existe : lent, sensible, intransigeant, profondément habité. Et qu’écrire, comme toute forme de travail exigeant, c’est parfois ne pas savoir, et chercher quand même.